Le 26/10/2022

Théo Léon a-t-il l'étoffe d'un futur entraîneur?

Saviez-vous que Théo Léon porte plusieurs casquettes ? Théo qui ? Théo Léon, enfin !!!  le joueur de basket de Pro B des Béliers... Ah ! c'est vrai qu'on est sur un site de foot :) Alors ? Vous donnez votre langue au chat ? La casquette de joueur mais aussi celle d'entraîneur. Et attention, il n'entraîne pas n'importe quelle équipe ! L'équipe 2 de l'EBQC dont il n'est lui-même que l'entraîneur adjoint. Il faut un début à tout ! Mais qu'est-ce qui peut bien le motiver ?  Songerait-il à sa reconversion et surtout que vaut-il comme entraîneur ? Parce que comme joueur et meneur des Béliers, tous les observateurs sont à peu près d'accord pour lui reconnaître un certain talent. Mais comme entraîneur ? On est allé poser la question à Thomas, l'entraîneur titulaire dont Théo voudrait prendre la place (LOL), aux joueuses entraînées et même à ses parents qui passaient par là...

Légende: Théo Léon, au milieu de la tribune de salle Michel Gloaguen, avec ses parents, qui ont fondé et entraînent toujours au club de Novalaise en Savoie. Crédit photos: DR

C'est le lundi soir à Quimper entre 19 heures et 20 heures 30 que dans les obscures entrailles de la salle Jules Noël le petit événement a lieu : Théo Léon prend en charge l'entraînement de l'équipe 2 de l'EBQC. Première question : Théo est-il légitime ? "Attention ! prévient-il en se fendant d'un grand sourire. Je suis juste là pour donner un coup de main, l'an dernier à Kevin (Busson), cette saison à Thomas (Brugalais). Et non, je n'ai jamais entraîné d'équipe mais l'été, je prends individuellement en charge ma copine (elle-même basketteuse), mes neveux et nièces (pour la petite histoire, il y en a 9) et puis j'ai baigné dedans puisque mes parents entraînent eux mêmes à Novalaise (Savoie), un club dont ils sont les fondateurs. C'est d'ailleurs là que j'ai commencé à jouer."

Bien, bien... Mais tout cela ne nous dit pas comment Théo en est venu à entraîner nos Quimpéroises ? "C'est tout simplement Alicia (Lapos) alors joueuse à l'EBQC qui me l'avait demandé l'an dernier." Ce qui a également facilité la chose, c'est que le meneur des Béliers connaissait la plupart des joueuses... Et pour cause, sa petite amie la grande Tiffany  fait elle-même partie de l'équipe en question. "Avec les joueuses, on se fréquente en dehors du basket, on se fait des soirées apéro, on a une super relation. De toute façon, dans la relation entraîneur-entraîné, pour moi le plus important, c'est le côté humain..." Pas la peine de vous faire un dessin : Théo était parfaitement intégré avant de prendre en main l'entraînement du lundi. "Au début, elles ne pensaient pas que je viendrais toutes les semaines !"

Un an plus tard, Théo est toujours là ! Pour le plus grand plaisir de Thomas, salarié du club, entraîneur et coach en titre. "Le lundi, je suis de repos mais je viens assister aux séances avec beaucoup de plaisir. On apprend toujours et c'est toujours intéressant d'avoir la vision de quelqu'un qui a le vécu d'un pro. Ce qu'il propose, c'est intense et riche."

Petite question : sa vision du basket et ses méthodes d'entraînement sont-elles compatibles avec le niveau moyen d'une joueuse de Région ? La question fait sourire Théo. "Avec les Pros, on utilise beaucoup l'Anglais pour le vocabulaire du basket. A la première séance, quand j'ai vu qu'elles me regardaient avec de grands yeux, j'ai compris que les filles ne maîtrisaient pas du tout. J'ai dû me défaire de cette habitude." Pour le dire autrement, les joueuses de l'EBQC sont nulles en Anglais. Pour le reste ? "Le plus dur au départ, c'était le timing des séances. Je n'arrivais pas à caler tout ce que j'avais préparé. Pour la méthode, je me suis alors concentré sur un entraînement par thème. On travaille beaucoup les fondamentaux : dribble, shoot, finition au panier. La compréhension du jeu également : l'idée générale, c'est de leur faire découvrir une autre façon de voir le basket - des choses qu'elles n'avaient peut-être pas envisagées - de leur ouvrir d'autres options de jeu. Sans pression et en toute modestie, je leur apporte juste ma vision."

Le moment était venu de confronter le point de vue de Théo à celui des joueuses. Lorène n'a pas tarder à dégainer :"A la fin de l'échauffement, quand il nous dit : maintenant, on va faire monter le cardio, on est déjà mortes." Marine F. a renchéri. "Je me souviens d'un soir où il nous demandait de faire des passes dans le dos à l'échauffement. On a passé notre temps à aller récupérer les ballons dans les tribunes." Et comme j'insistais : "Vous n'êtes pas obligées de le ménager, dites-moi tout", c'est Illona qui s'est jetée à l'eau. "S'il faut vraiment lui trouver un défaut,  je dirais qu'il n'ose pas trop nous reprendre alors qu'on en aurait besoin parfois. Il est trop gentil." Marine de nouveau : "C'est ça ! Théo c'est quelqu'un de profondément gentil."

Tiffany (mais peut-on se fier à son avis ? C'est la petite amie) : "Il est super positif, il nous motive. Non, je ne lui vois pas vraiment de défaut !" On a alors basculé dans les compliments plus techniques. Illona : "Il est très pédagogue, te met en confiance, trouve toujours les mots justes." Marine : "Il m'a beaucoup appris dans l'utilisation de l'espace, le déplacement, le jeu sans ballon." Et Théo lui-même dans l'affaire, quel bénéfice retire-t-il de ces lundis ? "Beaucoup de plaisir ! Et puis ça me permet de sortir un peu du monde pro." Tout ça, ça m'a donné envie d'aller assiter à l'entraînement du lundi. Pas vous ?

Rubrique Carte Blanche à Marc Férec

BONUS
La maman de Théo : "Eh ! bien ! Je ne suis peut-être pas très objective puisque je suis sa mère mais quand je vois ce qu'il montre avec ses neveux et nièces, je me dis qu'il a toutes les qualités pour faire un bon entraîneur à commencer par la patience."
Le papa de Théo (joignant le geste à la parole pour mieux me faire comprendre) : "Théo, quand il a un objectif, il va jusqu'au bout de ses idées. Bien sûr qu'il a l'étoffe d'un bon entraîneur. Laurent F. n'a qu'à bien se tenir (rire)."

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